Suivant les traces des premiers labels punk américains des années 80 tels que SST, Dischord et Alternative Tentacles, Kill Rock Stars était dans les années 90 le label référence de la scène musicale d'Olympia dans l’état de Washington et le label à l’origine du mouvement Riot Grrrl.
Slim Moon déménage à Olympia a 18 ans et tombe, dans une galerie d'art, sur un spectacle de Spoken Word de Jesse Bernstein, époustouflé, il commence à en écrire et à en jouer. Il s’implique , alors, fortement dans la scène musicale locale. Il joue dans un tas de groupes différents, notamment dans le groupe de rock expérimental Witchypoo dans lequel il rencontre Tinuviel Sampson. Il décide de créer, avec elle, un label dans le but de sortir les enregistrements de Spoken Word de leurs amis.
Moon en s’inspirant des labels comme Touch and Go, Dischord mais aussi K Records, souhaite diriger sa maison de disque d'une manière juste et respectueuse pour les artistes. « Wordcore Volume 1 » devient, en 91, la première sortie de Kill Rock Stars. Le disque comprend un poème de Kathleen Hanna de Bikini Kill en face A et des morceaux de Spoken Word de Slim Moon en face B. La même année, Moon revoit sa position de ne sortir que des enregistrements de Spoken Word après avoir vu le premier concert d’Unwound, et sort leur premier single.
En août 91, Calvin Johnson et Candice Pederson, du label K Records, organisent, à Olympia, un festival de musique indé appelé Internationale Pop Underground Convention. Son but est de réunir des groupes avec les mêmes valeurs « Do It Yourself » et anticapitalistes, et de prôner l’indépendance artistique. Fugazi, Built To Spill, The Fastbacks ou les Melvins s’y produisent. La première soirée nommée Love Rock Revolution Girl Style Now est entièrement consacrée aux groupes féminins punks et queercore comme Bikini Kill, Heaven To Besty ou Bratmobile. Le magazine Spin parle même de la convention comme du vrai Woodstock des années 90. Olympia apparaît pour la première fois, sur la carte des scènes qui comptent. Pour l’occasion, Slim Moon sort la première compilation de Kill Rock Stars. Elle instaure déjà la ligne de conduite qui sera la caractéristique du label : autant d’hommes que de femmes. Une mixité qui sera la ligne politique de Kill Rock Stars jusqu’au départ de Moon en 2006.
Bien que le label n'ait jamais été affilié à un genre ou un mouvement musical particulier, Kill Rock Stars sera toujours lié aux groupes Riot Grrrl des années 90, comme Bikini Kill, Bratmobile, Huggy Bear, Heavens to Betsy et Excuse 17 qu’il n’a jamais cessé de promouvoir.
Le partenariat le plus fructueux de l'histoire du label a sans doute été son association avec Elliott Smith. Le succès de Smith a inauguré une nouvelle ère chez Kill Rock Stars.
Au cours de la décennie suivante, le label a adopté une palette sonore plus large qui s'est de plus en plus appuyée sur des musiciens inspirés du folk rock comme The Decemberists et Thao Nguyen.
Le label sortait parfois plus de 50 albums par an, un chiffre bien supérieur à celles des autres maisons de disques de l'époque. Un rythme effréné qui épuisera Moon. En 2006, il annonce alors son départ de Kill Rock Stars pour travailler chez Nonesuch Records, une filiale de Warner Music. Sa femme Portia Sabin, prendra la direction du label jusqu’à son retour en 2019.
Connu pour ses sorties importantes de groupes Riot Grrrl, Kill Rock Stars est un modèle de label indépendant et à travers son intégrité, il est devenu l'une des maisons de disques les plus influentes de la musique indépendante.
Bratmobile/Cool Schmool
Bikini Kill/Magnet
Delta 5/Mind Your Own Business
Unwound/Dragnalus
Team Dresch/Hand Grenade
Matrimony/Elvis-Superstar
Heavens To Betsy/Paralyzed
Sleater-Kinney/One More Hour
Xiu Xiu/Under pressure (feat. Michael Gira)
New Bloods/Tree
Kinski/Conflict Free Diamonds
Lithics/An Island