Arraché à sa terre il y a plus d’un siècle par la violence coloniale, le Djidji Ayokwê, haut d’environ 3,30 mètres et pesant 130 kg, est un objet fascinant pris dans les tourments de l’histoire. Communément appelé le tambour Ebrié ou tambour parleur, le Djidji Ayokwê est l’ossature d’une civilisation plurielle dont la terre abidjanaise est le fief.
Une émission enregistrée au musée des civilisations d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Avec la participation de :
- **Guy Ahizy Eliam Djagoua**, porte-parole de la communauté Bidjan
- **Silvie Memel Kassi**, experte nationale désignée pour la restitution du Djidji Ayokwê, universitaire, ancienne directrice du musée des civilisations de **[Côte d’Ivoire](https://www.rfi.fr/fr/tag/côte-d-ivoire/))**
- **Francis Gnoleba Tagro**, directeur du **[Musée des civilisations de Côte d’Ivoire](https://www.museedescivilisations.com/))**
**Elgas **: Comment et par qui le Djidji Ayokwê a-t-il été construit ? Quelles sont ses différentes significations ?
Silvie Memel Kassi : Djidji Ayokwê est un symbole emblématique de la communauté, il est l'incarnation de l'esprit communautaire. C'est un objet qui avait la même structure génétique que la population Ebrié. Il faisait office de constitution. C'était lui qui rythmait les initiations, qui convoquait les assemblées. Il était aussi celui qui favorisait les investitures. Djidji Ayokwê était l'instrument de gouvernance politique, il était aussi cet instrument idéologique, cet instrument de gouvernance économique indispensable à la communauté. À écouter aussiCôte d'Ivoire: la communauté Atchan prépare le retour du tambour Djidji Ayokwe)